Peugeot 108 électrique : un avenir incertain pour cette citadine

Publié le 19/07/2025 - Temps de lecture : 6 minutes
Peugeot 108 électrique : un avenir incertain pour cette citadine

L’univers automobile européen traverse de profondes mutations, notamment sous l’impulsion de réglementations environnementales strictes. À l’horizon 2035, la vente des voitures thermiques sera interdite dans toute l’Union européenne, ce qui accélère le passage à l’électrique. Dans ce contexte, une question intrigue les amateurs de petites voitures urbaines : reverra-t-on un jour la Peugeot 108 en version électrique ? Les choix stratégiques du constructeur entretiennent l’incertitude, alors que d’autres marques investissent déjà dans ce segment ultra-urbain.

Le contexte règlementaire et industriel

La décision d’interdire les véhicules à moteur thermique dès 2035 modifie profondément les priorités des constructeurs européens. Chaque marque doit désormais adapter sa gamme pour répondre à cette nouvelle donne, tout en jonglant avec des contraintes économiques inédites. Chez Peugeot, le défi ne consiste pas seulement à faire évoluer ses modèles existants ; il s’agit aussi de sélectionner les segments clés pour assurer la rentabilité à long terme.

Développer une voiture entièrement nouvelle exige des investissements considérables, quel que soit son gabarit. Ces coûts sont encore moins absorbables sur les petites citadines, dont les marges restent traditionnellement très faibles. Ainsi, la marge de manœuvre financière pour lancer ou réintroduire un modèle comme la Peugeot 108 électrique semble réduite, surtout face à une clientèle jugée peu demandeuse par le constructeur.

Pourquoi Peugeot écarte-t-elle la 108 électrique ?

La stratégie actuelle du groupe se concentre clairement sur des modèles plus imposants, délaissant la catégorie des mini-citadines. Cette orientation découle directement de la réglementation européenne sur l’homologation des véhicules électriques, qui impose des exigences complexes, même pour les formats compacts. Le constructeur estime qu’en l’état, concevoir une nouvelle Peugeot 108 électrique n’offrirait ni viabilité économique, ni attrait suffisant auprès de sa clientèle cible.

Pour appuyer cette position, la direction insiste sur le fait que le segment A — celui des citadines pures — est en perte de vitesse chez de nombreux acteurs historiques. Beaucoup de concurrents abandonnent eux aussi cette niche, préférant investir sur des marchés générant des volumes et des profits plus confortables. Pourtant, des startups et de nouveaux entrants misent sur le potentiel de ces minis électriques abordables, quitte à s’appuyer sur des stratégies industrielles ou technologiques différentes.

Un pari risqué mais réfléchi

L’abandon du segment des petites citadines peut surprendre, compte tenu du succès de certains modèles compacts asiatiques. Malgré cela, Peugeot privilégie le développement de véhicules électriques plus spacieux et mieux équipés. Ce choix repose sur l’analyse des attentes de ses clients traditionnels, plus attirés par la flexibilité et l’autonomie de modèles polyvalents.

Ce parti pris va de pair avec le rejet des technologies hybrides telles que le prolongateur d’autonomie, perçues comme des solutions intermédiaires peu cohérentes avec la trajectoire du tout électrique. La marque vise une offre claire, alignée sur la future réglementation, même si cela implique de réduire la diversité de sa gamme.

Les défis techniques et économiques à surmonter

Si seule la volonté suffisait, la Peugeot 108 aurait sans doute déjà entamé sa conversion électrique. Or, la réalité industrielle exige des adaptations majeures pour accueillir batteries et moteurs sans sacrifier espace ou sécurité. Une mini-citadine subit mécaniquement les contraintes de la miniaturisation, sans oublier l’impact direct sur son prix de vente final — souvent incompatible avec la recherche d’abordabilité.

Renoncer temporairement à relancer la 108 dans une version zéro émission apparaît ainsi comme un calcul logique compte tenu de la conjoncture. Plutôt que de multiplier les références, Peugeot préfère miser sur l’attractivité de ses modèles phares, bien ancrés dans le paysage urbain et familial.

Comparaison entre la Peugeot e-208 et l’éventuelle 108 électrique

Aujourd’hui, la Peugeot e-208 occupe la place de la plus petite voiture électrique du constructeur. Intéressons-nous aux atouts d’un éventuel retour de la 108 électrique face à cette référence.

  • Volume intérieur pensé pour la ville
  • Prix potentiellement plus accessible
  • Autonomie limitée par la capacité des batteries embarquées
  • Marge bénéficiaire difficile à maintenir

Ce tableau montre que, même si une Peugeot 108 électrique offrirait un tarif plus compétitif et un format parfaitement adapté à la ville, les contraintes technologiques et l’équilibre entre autonomie, coût et fonctionnalités demeurent difficiles à maîtriser sans économies substantielles lors de la production.

Pourquoi Peugeot ne souhaite-t-elle pas produire de nouvelle 108 électrique ?

Produire une petite citadine électrique nécessite d’importants investissements alors que les marges sur ce segment sont faibles. Selon la direction de Peugeot, la demande de leur clientèle cible ne justifie pas un tel engagement. De plus, les normes européennes rendent la conception et l’homologation d’un nouveau modèle particulièrement complexes et coûteuses.

Existe-t-il des alternatives à la 108 dans la gamme électrique de Peugeot ?

Actuellement, la Peugeot e-208 représente l’offre la plus compacte du constructeur sur le marché électrique. Pour les adeptes de petits gabarits, elle prend partiellement la relève de la 108, même si son format reste légèrement supérieur et son tarif plus élevé.

Quelles difficultés freinent le développement d’une 108 électrique ?

Plusieurs obstacles existent : la difficulté à rentabiliser les frais liés à la R&D et à la production, la capacité limitée des batteries pour offrir une autonomie correcte, ainsi que les contraintes réglementaires strictes imposées au niveau européen. L’ensemble rend complexe la mise sur le marché d’un modèle à la fois vraiment abordable et attractif.

  • Investissements élevés en développement
  • Contraintes législatives strictes
  • Baisse potentielle de la demande pour ce format

Une solution hybride avec prolongateur d’autonomie pourrait-elle être envisagée par Peugeot ?

Le constructeur a clairement indiqué ne pas vouloir suivre la voie des véhicules électriques dotés d’un prolongateur essence. Cette technologie, adoptée par certains concurrents, ne fait pas partie des plans stratégiques de Peugeot, qui privilégie un passage direct au tout électrique.

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