L’année 2024 marque un tournant décisif pour la
mobilité électrique sur le Vieux Continent. Face à l’urgence climatique, de plus en plus d’
automobilistes européens optent pour des
véhicules à zéro émission, soutenus par l’évolution rapide de l’offre et des politiques publiques ambitieuses. Les chiffres illustrent ce basculement irréversible, même si chaque pays avance selon son propre rythme. Dans ce contexte, on assiste aussi à une véritable effervescence autour du segment des
citadines électriques, avec une place de choix occupée par la France. D’où vient cette accélération soudaine ? Quelles stratégies expliquent ce succès et quels défis freinent encore ce marché en pleine mutation ?
Tendances générales : progression des ventes et nuances continentales
La trajectoire européenne confirme un
engouement croissant pour la voiture électrique, bien que la dynamique diffère sensiblement selon les pays. Depuis le début 2024, plus de
2,3 millions de voitures électriques immatriculées placent l’Europe comme le deuxième marché mondial derrière la Chine, loin devant l’Amérique du Nord.
Malgré ce
taux de croissance remarquable, tous les marchés nationaux n’avancent pas au même rythme. On observe des
performances contrastées liées aux contextes réglementaires, économiques ou culturels propres à chaque État. Cette diversité stimule à la fois la compétitivité et l’émergence de spécificités locales, obligeant constructeurs et gouvernements à adapter leurs stratégies respectives.
Pays leaders et modèles inspirants
Certains pays européens se distinguent nettement grâce à des
politiques ciblées et un environnement favorable à l’essor de l’électromobilité. Leurs initiatives rayonnent désormais bien au-delà de leurs frontières nationales.
En 2024, la
Norvège confirme sa position de pionnière, avec plus de
90 % des nouvelles voitures vendues fonctionnant à l’électricité. Ce succès repose sur une combinaison d’
incitations fiscales avantageuses et d’une
infrastructure de recharge dense qui rendent ces véhicules particulièrement attractifs. Parmi les mesures phares : exemption de TVA de 25 % à l’achat, suppression des frais d’immatriculation et avantages pour le stationnement et la circulation urbaine. Un réseau national performant permet également de recharger rapidement, limitant ainsi l’anxiété liée à l’autonomie.
Ce modèle fait figure d’exemple, même si rares sont les pays atteignant un tel niveau d’engagement collectif. Néanmoins, la
volonté politique demeure un levier essentiel pour stimuler l’adoption dans d’autres régions européennes.
Quels enseignements tirer des cas allemand et britannique ?
L’
Allemagne conserve le leadership européen en volume, avec plus de
600 000 véhicules électriques écoulés entre 2023 et 2024, malgré un ralentissement lié à la modification des aides publiques. À l’inverse, le
Royaume-Uni affiche une croissance supérieure à 20 %, franchissant la barre symbolique de 380 000 unités. Cette dynamique contraste avec celle d’autres grandes économies où la progression peine à suivre, malgré des dispositifs d’aide existants.
Les
Pays-Bas maintiennent une belle résilience, tandis que l’
Espagne poursuit sa progression avec une hausse notable de plus de 11 %. En revanche, l’
Italie recule légèrement, freinée par la conjoncture économique et la réduction des subventions gouvernementales.
L’explosion des citadines électriques : nouveau moteur du marché ?
Le segment des
petites voitures urbaines électriques bouleverse la hiérarchie automobile européenne. Entre janvier et août 2025, ce créneau a progressé de
128 %, dépassant les
100 000 immatriculations. Cette envolée porte la part de marché des citadines à 8,4 %, contre moins de 4 % l’année précédente.
La
France joue ici un rôle central, portée par des
modèles innovants et abordables. Les lancements stratégiques de modèles compacts ont permis de séduire une clientèle jeune ou urbaine, en quête de solutions économiques face aux contraintes climatiques et financières grandissantes.
- Explosion des ventes (+128 % sur 8 mois à l’échelle européenne)
- Modèles français en tête de ce segment en 2025
- Part de marché des citadines doublée en seulement un an
Dans le même temps, la
berline française rivalise avec les meilleures ventes européennes grâce à une progression spectaculaire de plus de 150 %. Cela illustre la capacité d’
innovation locale, même sous la pression de réglementations et d’enjeux économiques croissants.
Facteurs clés de transformation et défis à relever
Qu’est-ce qui explique que certains pays accélèrent alors que d’autres stagnent ? Plusieurs éléments entrent en jeu : un
cadre législatif incitatif, des
infrastructures performantes, un
réseau de recharge développé, mais aussi une offre produit adaptée et des prix accessibles.
Pour soutenir cette croissance, il sera nécessaire de répondre à des défis majeurs tels que la gestion du
coût d’acquisition, la disponibilité de
modèles adaptés (notamment dans le segment des citadines), ainsi que le développement harmonieux du
maillage de recharge. L’arrivée prochaine de la fin des moteurs thermiques va accentuer la pression sur toute la chaîne du secteur automobile européen.
- Politiques publiques stables et proactives
- Diversification de l’offre selon les besoins locaux
- Maillage efficace en bornes rapides
- Ajustements financiers : aides, leasing, fiscalité
Côté constructeurs, la
course à l’innovation technique reste primordiale pour réduire le coût des batteries et améliorer la praticité des modèles. De nouveaux concepts de location et des services intégrés favorisent l’émergence d’usages plus flexibles, encourageant l’adhésion même chez les plus sceptiques.
Foire aux questions sur les ventes de voitures électriques en Europe
Quels sont les principaux pays européens en termes de volumes de voitures électriques vendues ?
- Allemagne : premier marché en nombre d’unités, avec plus de 600 000 ventes cumulées sur 2023-2024.
- Royaume-Uni : deuxième position avec près de 382 000 unités écoulées en 2024.
- Norvège : championne incontestée en part de marché, dépassant les 90 %.
| Pays |
Unités vendues* |
| Allemagne |
≈ 600 000 |
| Royaume-Uni |
381 970 |
| Norvège |
Proche de 100 % des ventes neuves |
*Estimation sur la période 2023-début 2025
Pourquoi le segment des citadines électriques explose-t-il en 2025 ?
Ce boom s’explique par plusieurs facteurs : arrivée de
modèles compacts mieux équipés, adaptation accrue aux usages urbains et renforcement des
politiques d’aides. Ces voitures,
abordables et maniables, séduisent tout particulièrement les jeunes actifs et les familles attentives à leur budget.
- Lancement de nouveautés françaises remarquées
- Progression rapide des parts de marché sur le créneau urbain
- Alignement avec les attentes écologiques et sociales
Quelles difficultés freinent encore la diffusion des voitures électriques en Europe ?
- Tarifs encore élevés, notamment pour certaines catégories et modèles récents
- Hétérogénéité des infrastructures de recharge selon les territoires
- Incertitude sur l’évolution des aides publiques
- Résistances culturelles ou habitudes bien ancrées
L’amélioration progressive de ces aspects devrait permettre à l’
électromobilité de gagner encore du terrain dans les années à venir.
Quel est l’impact écologique réel d’un renouvellement massif du parc automobile électrique ?
- Une voiture neuve électrique peut émettre jusqu’à 95 % de CO2 en moins qu’un ancien modèle thermique.
- Le recyclage et la provenance de l’énergie restent des enjeux à surveiller pour optimiser le bilan carbone global.
| Type de véhicule remplacé |
Baisse moyenne des émissions (%) |
| Anciens diesel/essence |
Jusqu’à 95 % |
Transformer le parc existant contribue donc significativement à l’objectif de
neutralité carbone porté par l’Union européenne.
A retenir
L’année 2024 confirme l’accélération spectaculaire de la mobilité électrique en Europe, portée par des politiques ambitieuses et l’arrivée massive de modèles plus abordables. Si la Norvège reste la référence avec plus de 90 % de ventes électriques, la France s’impose désormais comme moteur du segment des citadines, en plein boom (+128 % sur huit mois). Entre innovations locales et défis persistants autour du coût et des infrastructures, le vieux continent s’engage résolument vers la fin du thermique.