Grève reconductible dans les raffineries : nouvelle pénurie de carburant

Durcir le mouvement de la grève. C’est le mot d’ordre des principaux syndicats face au projet controversé du gouvernement de réforme des retraites. Son examen a débuté au Senat le jeudi 2 mars. De nombreuses organisations appellent à des manifestations massives, sur l’ensemble du territoire, à l’occasion d’une journée de mobilisation le mardi 7 mars. La CGT et Solidaires proposent également le recours à des grèves reconductibles au cours des jours suivants.

Des risques de pénuries d’essence limités

Les risques de pénuries de carburant demeurent limités à court terme. D’abord car le climat social s’est apaisé dans les raffineries et dépôts, après une année 2022 marquée par des débrayages et des files d’attente dans les stations.

Les salariés de TotalEnergies, première compagnie pétrolière en France, ne sont pas « prêts » à arrêter les raffineries du groupe dans l’immédiat, a appris l’Agence France Presse jeudi 2 février auprès de la CGT. L’organisation appelle à un débrayage de 48 heures les 7 et 8 mars. Elle appelait auparavant à un débrayage de 3 jours. Rappelons que TotalEnergies gère cinq des sept raffineries situées sur le territoire métropolitain (Gonfreville, Donges, La Mède, Feyzin, Grandpuits).

Début février, les dépôts de carburant de Flandres (Nord), de Donges (Loire-Atlantique), de Feyzin (Rhône) ou encore de Normandie avaient été perturbés à l’occasion d’une précédente journée de mobilisation. Selon la direction de TotalEnergies, le taux de gréviste était voisin de 50 %. Mais ceci n’avait pas eu d’effet majeur sur les approvisionnements des stations-services en métropole et en Outre-mer.

Grève raffineries : des stocks suffisants à court terme

Selon les industriels, l’état actuel des stocks de carburant permet également d’absorber plusieurs jours de mouvement social sans ruptures à la pompe. « Dans les premières semaines de 2023, nous avons remonté le niveau des stocks aussi bien dans les raffineries que dans les dépôts et les stations-service. Ça veut dire que nous sommes actuellement à un niveau de stock maximal qui correspond peu ou prou à trois à quatre mois de consommation », a expliqué Olivier Gantois, président exécutif d’Ufip Énergies et Mobilités, cité par nos confrères de TF1/LCI.

L’exécutif a dénoncé le mouvement d’opposition à sa mesure et les menaces de grèves reconductibles. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a indiqué qu’un « blocage » généralisé conduirait à « une catastrophe écologique, agricole, humanitaire dans quelques mois ».

« Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo #SeDéplacerMoinsPolluer » 

Photo aérienne raffinerie Grandpuits 2022 par Thomas Vautrin / CC-BY-4.0

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