La prime à la conversion en 2025 : quelles évolutions pour les automobilistes ?
La prime à la conversion, aide emblématique qui permettait aux automobilistes de bénéficier d’un soutien financier en échange de l’envoi à la casse d’un ancien véhicule, disparaît officiellement en 2025.
La prime à la conversion, aide emblématique qui permettait aux automobilistes de bénéficier d’un soutien financier en échange de l’envoi à la casse d’un ancien véhicule, disparaît officiellement en 2025. Cette suppression marque un tournant dans la politique de transition écologique du Gouvernement, qui souhaite recentrer ses efforts sur d’autres dispositifs, notamment le bonus écologique pour les véhicules électriques. Retour sur l’histoire de cette aide, les raisons de sa disparition et les conséquences pour les automobilistes et la filière automobile.
Un dispositif historique en fin de course
Depuis son introduction, la prime à la conversion a accompagné des millions d’automobilistes dans le renouvellement de leur véhicule. Elle visait à accélérer la transition vers des véhicules moins polluants en incitant à la mise au rebut des voitures anciennes. Jusqu’en 2023, cette aide s’appliquait à une large gamme de véhicules, incluant les modèles thermiques récents et les voitures électriques.
Cependant, au fil des années, ses conditions d’accès ont été progressivement durcies. En février 2024, un premier coup de frein a été donné : seuls les modèles 100 % électriques permettaient encore de bénéficier de cette prime, excluant ainsi les voitures hybrides ou thermiques à faibles émissions. Les montants, qui pouvaient atteindre jusqu’à 7 000 €, étaient alors conditionnés à plusieurs critères, comme le revenu fiscal de référence (RFR) et le lieu de résidence (zones à faibles émissions ou ZFE). Une surprime de 1 000 € était également accordée pour les habitants ou travailleurs des ZFE.
Malgré ces restrictions, la prime à la conversion restait un levier important pour inciter les ménages à adopter des véhicules plus respectueux de l’environnement, notamment dans un contexte où les ZFE imposent des limitations croissantes à la circulation des véhicules les plus polluants.
Les raisons de la suppression en 2025
La suppression de la prime à la conversion résulte principalement de deux facteurs :
• Des contraintes budgétaires importantes : Le Gouvernement a décidé de recentrer ses dépenses sur des dispositifs jugés plus efficaces, comme le bonus écologique. La prime à la conversion, perçue comme coûteuse et complexe à gérer, a été sacrifiée dans ce contexte.
• Une rationalisation des dispositifs d’aide : La coexistence de multiples aides, avec des critères parfois difficiles à comprendre pour les automobilistes, a souvent été critiquée. En supprimant la prime à la conversion, l’État cherche à simplifier son arsenal de soutien à la transition écologique.
Dans un marché automobile fragilisé, où les ventes de voitures neuves sont en recul, cette décision pourrait toutefois aggraver les difficultés des constructeurs. En effet, la prime à la conversion était un levier non négligeable pour l’achat d’un nouveau véhicule propre, en particulier pour les ménages modestes.
L’impact pour les automobilistes
La disparition de cette aide pourrait laisser un vide pour de nombreux automobilistes, notamment ceux qui comptaient sur ce soutien pour remplacer leur ancien véhicule. Les principaux impacts sont :
• Pour les habitants des ZFE : La surprime de 1 000 € offerte aux résidents et travailleurs de ces zones disparaît. Pourtant, ces zones imposent des restrictions de circulation de plus en plus strictes, poussant les automobilistes à changer de véhicule. Sans aide spécifique, beaucoup risquent de se retrouver sans solution accessible.
• Pour les ménages modestes : La prime à la conversion permettait de réduire significativement le coût d’acquisition d’un véhicule plus propre. Son absence risque de pénaliser les foyers les moins aisés, qui ont souvent des véhicules anciens ne répondant plus aux normes des ZFE.
• Pour la transition écologique : Si l’État justifie cette suppression par un recentrage sur les véhicules électriques, elle pourrait ralentir le renouvellement du parc automobile, en particulier dans les segments intermédiaires (hybrides, thermiques récents).
Un vide non compensé
Bien que d’autres dispositifs, comme le bonus écologique ou le leasing social, soient maintenus, aucun ne remplace réellement la prime à la conversion. Ces alternatives se concentrent principalement sur les véhicules électriques, laissant de côté les automobilistes qui ne peuvent pas se permettre ce type d’investissement ou qui ne disposent pas des infrastructures adaptées (bornes de recharge, parkings équipés, etc.).
Par ailleurs, la suppression de cette aide intervient alors que les contraintes liées aux ZFE se durcissent dans de nombreuses grandes villes françaises. À partir de janvier 2025, les véhicules Crit’Air 3 seront interdits dans plusieurs agglomérations, obligeant leurs propriétaires à envisager une transition vers des modèles plus récents.
Une filière automobile fragilisée
Outre les automobilistes, la suppression de la prime à la conversion affecte également la filière automobile. Les constructeurs et concessionnaires, qui comptaient sur cette aide pour dynamiser leurs ventes, devront trouver de nouvelles stratégies pour attirer les clients.
Le marché des véhicules neufs, déjà en difficulté, risque d’en pâtir davantage. En effet, une partie importante des ventes de voitures neuves en France était directement liée à ce dispositif. Sans incitation financière, beaucoup d’automobilistes pourraient reporter leur achat ou se tourner vers le marché de l’occasion, moins rentable pour les constructeurs.
Vers une stratégie plus ciblée
Malgré sa suppression, l’idée derrière la prime à la conversion n’est pas complètement abandonnée. Le gouvernement mise désormais sur des dispositifs plus spécifiques, comme la prime au rétrofit, qui encourage la conversion des véhicules thermiques en électriques, ou les certificats d’économie d’énergie pour les utilitaires électriques.
Cependant, ces alternatives restent marginales et ne compensent pas l’absence d’une aide aussi large et accessible que la prime à la conversion.
Un tournant pour les automobilistes
La suppression de la prime à la conversion en 2025 marque un changement important dans les politiques d’aide à la mobilité. Si cette décision s’inscrit dans une logique de rationalisation budgétaire, elle risque de compliquer la transition pour de nombreux ménages et de ralentir le renouvellement du parc automobile français.
Dans un contexte où les restrictions de circulation se multiplient, notamment dans les ZFE, l’absence d’un dispositif équivalent pourrait aggraver les inégalités d’accès à des véhicules plus propres.
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