24h du Mans 2023 : la présentation de la course du centenaire

Publié par Romain le 06/06/2023

La plus mythiques des courses d’endurance réunit cette année les constructeurs les plus prestigieux. Ce qu’il faut savoir avant cette édition.

On ne sait pas (encore) si ce sera l’édition du siècle. Mais les 24h du Mans 2023 marqueront bien le centenaire de la grande classique de l’automobile, avec un plateau d’exception et devant un nombre de spectateurs record. Tous les billets pour le week-end ont d’ores-et-déjà été vendus.

Engagés aux 24h du Mans 2023

La manche reine du championnat du monde d’endurance (WEC) réunit cette année sept marques dans la catégorie majeure nommée Hypercar : Ferrari, Porsche, Toyota, Peugeot, Cadillac mais aussi des outsiders comme Vanwall ou Glickenhaus. Voici l’heure des présentations.

La liste complète des engagés

Toyota

Logiquement, Toyota est favori. La GR010 a remporté les deux dernières éditions des 24 Heures tandis que la marque reste sur cinq victoires consécutives dans la Sarthe. Et cette saison, les hommes et femmes menés depuis plus de 10 ans par le Français Pascal Vasselon sont invaincus sur les trois premières manches de la campagne 2023 (Sebring, Portimão, Spa-Francorchamps). L’Hypercar – qui a beaucoup évolué cet hiver avec un changement de dimension de pneus – se distingue par sa motricité en sortie de virage et sa fiabilité établie. Rôdée et habituée à la concurrence interne, l’équipe de pilote demeure identique à l’an dernier. Seule inconnue majeure : la réaction de l’engin aux 37 kg de « pénalité » imposés avant Le Mans pour rééquilibrer les performances avec les autres Hypercars.

Toyota GR010

#7 – Conway – Kobayashi – Lopez
#8 – Buemi – Hartley – Hirakawa

Ferrari

50 ans après sa dernière participation officielle, la Scuderia Ferrari est de retour aux avant-postes dans la Sarthe. Conçue en un temps record mais semble-t-il avec succès, la 499P s’est révélée compétitive dès sa première sortie en mars dernier (pole position à Sebring). En course, c’est un peu plus compliqué avec quelques ennuis de jeunesse (système hybride…) et quelques fautes stratégiques de la part de l’équipe AF Corse, chargée de représenter la rossa. Par ailleurs, la tendance de l’engin à dévorer ses pneus ne devrait pas trop être pénalisante dans la Sarthe, d’autant que les Hunaudières vont mettre en lumière la belle vitesse de pointe de l’engin. Côtés pilotes, l’ex-Alfiste (en F1) Antonio Giovinazzi semble bien s’intégrer avec les spécialistes de l’endurance, dont le discret mais remarquable Alessandro Pier Guidi.

Ferrari 499P

#50 – Fuoco – Molina – Nielsen
#51 – Calado – Giovinazzi – Pier Guidi

Porsche

« Nous sommes loin d’être favoris » confiait André Lotterer, triple vainqueur des 24 Heures, lors de la dernière manche à Spa. Pendant les premiers mois de 2023, l’engin fabriqué en collaboration avec Multimatic semblait particulièrement retors avec ses pilotes tout en accumulant les petits soucis. Le spectaculaire Kévin Estre devra déployer tout son art pour rapprocher la voiture des avant-postes. Mais pour cette édition où la fiabilité devrait être importantissime, Porsche pourra compter sur la force du nombre. Une troisième voiture courant d’ordinaire dans le championnat américain IMSA a été rapatriée en Europe (avec notamment le Lorrain Mathieu Jaminet au volant). Par ailleurs, la marque a vendu l’une de ses 963 à l’excellente équipe privée britannique Jota, aussi remarquable par la livrée dorée que par le talent de son pilote de pointe, Antonio Félix da Costa.

Porsche 963

#5 – Cameron – Christensen – Makowiecki
#6 – Estre – Lotterer – Vanthoor
#75 – Jaminet – Nasr – Tandy
#38 – da Costa – Stevens – Ye (engagée par Jota)

Cadillac

Au sens propre, la Cadillac V-Series.R fait beaucoup de bruit, avec son gros V8 atmosphérique. Au sens figuré, la Cadillac ne fait pas beaucoup de bruit. La seule voiture engagée en début de saison WEC n’a pas raflé de podium lors des trois premières manches, mais une collection de 4^e et 5^e places. Une analyse fine des chronos fait ressortir une voiture (conçue en collaboration avec Dallara) très bien née, immédiatement fiable, à l’aise partout et très douce avec ses pneus. Ce dernier point permet des coups de poker stratégiques… Au volant, Earl Bamber (vainqueur 2015 avec Porsche), le Manceau Sébastien Bourdais (44 ans) et le sextuple champion d’Indycar Scott Dixon font figure de capitaines de route. Cadillac pourrait en surprendre plus d’un(e) pendant cette édition.

Cadillac V-Series.R

#2 – Bamber – Lynn – Westbrook
#3 – Bourdais – Dixon – Van der Zande
#311 – Aitken – Derani – Sims (Action Express)

Peugeot

Les débuts de la 9×8 n’ont pas été à la hauteur des ambitions de Peugeot. Lancé en compétition en juillet 2022, cet engin dépourvu d’aileron arrière a d’abord beaucoup souffert côté fiabilité (radiateurs, turbo, commande de boîte de vitesse…). Des soucis en voie de résorption, mais qui n’expliquent pas le déficit chronométrique de l’Hypercar made in Velizy. Avec sa monte pneumatique carrée (même taille à l’avant et à l’arrière) et sa répartition des masses particulière, elle peine à compenser son faible grip mécanique et son déficit de motricité. L’édition 2023 pourrait servir de laboratoire, avec peut-être une voiture revue l’an prochain…

Peugeot 9×8

#93 – di Resta – Jensen – Vergne
#94 – Duval – Menezes – Müller

Vanwall et Glickenhaus

Ces deux petites marques ont conçu leur propre Hypercar. La Vanwall, créé par l’équipe menée par l’ombrageux Colin Kolles, a connu quelques soucis de jeunesse, mais semble plutôt bien née. Engagé en début de saison, Jacques Villeneuve ne sera finalement pas au Mans. Le champion du monde de Formule 1 1997 et l’escouade se renvoient la responsabilité. Le Canadien sera remplacé par le Français Tristan Vautier. Le projet lancé par le producteur cinématographie américain Jim Glickehaus a déjà prouvé son sérieux avec une 3^e place au général aux 24 Heures du Mans 2021. Les deux voitures propulsées par un V8 Pipo assemblé en Ardèche est particulièrement véloce en ligne droite. Romain Dumas (22 participations et deux victoires au classement général) est le pilote le plus expérimenté de cette édition.

Vanwall Vandervell 680

#4 – Dillmann – Guerrieri – Vautier

Glickenhaus 007 LMH

#708 – Briscoe – Dumas – Pla
#709 – Berthon – Gutierrez – Mailleux

Diffusion TV

Départ de la course samedi 10 juin à 16h00

Deux chaînes se partagent les droits de diffusion des 24 Heures du Mans 2023. Eurosport couvrira l’épreuve en intégralité sur ses canaux payants (Eurosport, Eurosport 2, Player). A cela s’ajoute la diffusion en clair et en direct sur La Chaîne L’Equipe d’une très grande partie de l’épreuve (le samedi de 9h15 à 21h05 et 22h55 à 01h30, le dimanche de 05h00 à 18h45).

Ils arrivent en 2024…

La BMW M Hybrid V8 – qui court déjà dans le championnat nord-américain IMSA – débarquera l’an prochain en Europe. L’excellente équipe belge WRT sera aux manettes.

Alpine révèlera vendredi 9 juin sa machine 100 % tricolore, prévue pour des débuts en 2024. Elle sera confiée à l’équipe française Signatech (lauréate en LMP2 à trois reprises sous la bannière dieppoise).

Lamborghini prépare une Hypercar en collaboration avec Ligier. Les sprinteurs Romain Grosjean et Daniil Kvyat sont déjà officiellement annoncés au volant. La jeune française Doriane Pin (19 ans) pourrait les rejoindre.

Le constructeur italien Isotta Fraschini fait déjà rouler son Hypercar en tests à Vallelunga ou à Monza. La voiture devrait se lancer dans le « grand bain » du championnat du monde avant la fin de l’année.

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