5 inventions automobiles nées aux 24 Heures du Mans

Publié par Romain le 11/02/2023
5 inventions automobiles nées aux 24 Heures du Mans

Comment cette course mythique a influencé votre voiture de tous les jours.

Un siècle de découvertes. Les 24 Heures du Mans fêtent en 2023 leur centenaire avec le retour de nombreux constructeurs comme Ferrari, Porsche ou Peugeot. La grande classique de l’endurance, qui se déroule chaque année dans la Sarthe, a permis au cours de son histoire de mettre à l’épreuve des centaines d’options techniques ou d’idées plus ou moins saugrenues. En deux tours d’horloges, les voitures parcourent 5 000 km dans des conditions extrêmes. Un banc d’essai comme aucun autre.

Les feux antibrouillards

Si la course se dispute en général à proximité du solstice d’été, la nuit et la brume constituent des pièges pour les concurrents. En 1926, la marque Lorraine-Dietrich équipe ses B3-6 d’une lumière supplémentaire au centre de la calandre. Ce feu antibrouillard, fourni par l’équipementier Marchal, vaut aux voitures tricolores le surnom de « cyclope », créature de la mythologie grecque dotée d’un seul œil au milieu du front. Après deux tours d’horloge, le duo André Rossignol – Robert Bloch s’impose… bien aidé par l’éclairage avant qui s’imposa petit à petit sur nos voitures de route.

La traction avant

Bien avant que Citroën ne popularise cette architecture sur la route – le moteur avant entraîne les roues avant – elle avait fait l’objet de recherches dans la Sarthe. La Tracta (tout est dans le nom) avait été imaginée par Jean-Albert Grégoire. Financé par le mécène Maurice Fenaille, le projet entend alléger la voiture en se passant de l’encombrant et lourd arbre de transmission qui transmettait jusqu’ici le mouvement généré par le moteur aux roues arrière. Une voiture nommée Type A termina à la 7e place des 24 heures du Mans 1927, validant le concept. La majorité des voitures actuelles sont ainsi conçues, au bénéfice de la stabilité et de l’espace dans l’habitacle.

Les freins à disque

Quand on va (très) vite pendant longtemps, il faut logiquement freiner. En 1953, l’écurie Jaguar – avec la collaboration de l’équipementier Girling – se présenta au Mans avec un système innovant sur ces Type C : les freins à disques. Les plaquettes, enserrées dans un étrier, « mordaient » un disque métallique solidaire de la roue. La friction générait de la chaleur et ralentissait le disque… et donc la voiture. Plus résistant, plus progressif, plus efficace, ce système permit à Jaguar de prendre les deux premières places après 24 heures de course. Surtout, le frein à disque équipe aujourd’hui la quasi-totalité des voitures sur nos routes.

L’aileron arrière

Prenez une aile d’avion et inversez son profil. A la place de la portance, vous obtiendrez de l’appui et donc davantage d’adhérence en virage et de stabilité. Ce principe a été mis en application pour la première fois aux 24 Heures du Mans 1967 avec le gigantesque aileron posé sur deux mats placé sur une voiture américaine : la Chapparal. Avec une pédale située dans le cockpit, le pilote pouvait applatir le dispositif en ligne droite pour améliorer la pénétration dans l’air. Ce n’était pas tout : les deux 2F engagées sont aussi équipées d’une boîte de vitesse automatique ! L’aileron allait devenir la norme en compétition (dès 1968 en Formule 1) puis essaimer sur des centaines de modèles de voiture de série.

Le turbocompresseur

Défriché dès le début du XXe siècle, le principe de la suralimentation est tout simple : à l’aide d’un compresseur, on augmente la quantité d’air admise dans le moteur, au bénéfice de la puissance. Avec le turbocompresseur, une turbine, mise en mouvement par les gaz d’échappement, entraîne le dispositif. Dès 1974, une Porsche 911 RSR équipée d’un turbo termine à la deuxième place de l’épreuve. Deux ans plus tard, l’usine allemande remporte les 24 Heures avec sa 936 Turbo (Jacky Ickx et Gijs van Lennep étaient au volant). Renault popularisera plus tard l’innovation en Formule 1… puis en grande série. La quasi-totalité de véhicules thermiques actuellement sur le marché sont dotés d’un turbo.

Et demain ? L’hydrogène

L’Automobile club de l’Ouest, organisateur de la course, prépare pour la deuxième partie de la décennie l’introduction de voitures performantes fonctionnant à l’hydrogène. Le prototype GreenGT sert de cobaye pour cette technologie prometteuse pour l’automobile, mais aussi pour l’aviation, le ferroviaire ou le transport routier.

Photo : une Porsche 936 (version 1977), pionnière du turbo

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