Norme Euro 7 : ce qui va changer dès 2025

Publié par Romain le 04/02/2023
Norme Euro 7 : ce qui va changer dès 2025

En 2025, l’Union européenne mettra en place une nouvelle norme pour les voitures. Les principales infos… et ce que va changer concrètement.

Norme Euro 7 : définition

Depuis 1992, l’Union européenne établit des normes limitant les émissions polluantes des voitures neuves vendues sur le continent dans l’optique d’améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes et d’améliorer la santé publique.

Remises à jour tous les cinq ans environ, ces règles ont permis d’abaisser les taux de monoxyde de carbone, de particules fines ou encore d’oxydes d’azote générés par les véhicules en circulation. Selon la Commission européenne, le taux de NOx des véhicules immatriculés sur le continent a ainsi reculé de 22% entre 2014 et 2020. Les normes Euro 7 sont actuellement en préparation.

On parle de norme Euro 1 (1992-93), Euro 2 (1996-97)… La règle du jeu actuellement en vigueur est la norme Euro6d, entrée en vigueur en 2020 et 2021. Elle limite par exemple les émissions de monoxyde de carbone à un niveau trois fois inférieur à celui toléré en 1993. Juridiquement, il s’agit d’un règlement, c’est-à-dire un texte applicable directement dans l’ensemble de l’Union sans passer par une transposition dans la législation nationale.

Depuis 1992, ces normes ont permis par exemple la popularisation du filtre à particules. Les constructeurs ont également retiré du marché certains moteurs peu efficients tout en cherchant des stratégies destinées à contourner les tests (c’est le cœur de la fameuse « affaire Volkswagen » de 2015).

Les normes Euro se fondent sur les cycles d’homologation WLTP, qui définissent les procédures de test des véhicules.

Où en est-on ?

Fin 2022, la Commission européenne a publié son projet pour les futures normes entrant en vigueur à l’horizon 2025. Cette proposition de règlement sera amendée dans les prochains mois par le Parlement européen puis par le Conseil de l’UE (composé des ministres de chaque Etat-membre). En cas d’accord des deux institutions, le règlement est adopté. En cas de désaccord, il fait l’objet d’une deuxième, voire une troisième lecture, précédant une adoption ou un rejet.

La norme Euro 7 devrait théoriquement entrer en application le 1er juillet 2025 pour les voitures et en 2027 pour les poids-lourds. Mais « le package législatif ne devrait pas être prêt avant le milieu de l’année 2024 » estime l’Association des constructeurs européens d’automobiles, représentant les grands groupes, arguant d’une marche trop rapide.

Quels changements à attendre avec la norme Euro 7 ?

Si l’Union européenne entend interdire la vente des véhicules thermiques neufs en 2035, elle s’est montrée mesurée dans les demandes faites aux constructeurs automobiles.

La proposition de la Commission européenne ne réduit pas par exemple les quantités maximales de polluants tolérées pour les voitures individuelles à moteur essence. Côté diesel, en revanche, les émissions de NOx d’un VL thermique seront plafonnées à 60 mg/km, contre 80 mg/km auparavant. `

Parmi les nouvelles règles figurent le rallongement de la durabilité. La conformité pour les voitures et les camionnettes sera vérifiée jusqu’à ce que ces véhicules atteignent 200 000 kilomètres et 10 ans d’âge. Cela double les exigences de durabilité prévues par les règles Euro 6 (100 000 kilomètres et 5 ans).

Pour la première fois, les particules fines émises par les freins (limite de 7mg/km) et les pneumatiques feront l’objet d’une règlementation. Jusqu’ici, seules les émissions liées à la combustion (sur un moteur thermique) étaient prises en compte. Pour l’instant, la Commission européenne n’a dévoilé que les limites pour les véhicules légers, et uniquement pour les freins.

De nouvelles règles régiront la durée de vie des batteries installées dans les voitures et les camionnettes.

Combien ça va coûter ?

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a estimé que les nouvelles normes auront « un coût d’environ 100-150 euros par voiture ». Luca de Meo, patron de Renault, a pour sa part évoqué une facture alourdie jusqu’à 2 000 euros par véhicule.

Ce qu’ils en disent…

« La proposition de la Commission est tellement faible qu’elle pourrait avoir été écrite par l’industrie automobile elle-même. Alors que les constructeurs engrangent des profits records, ils ont réussi à faire croire que des normes Euro 7 ambitieuses seraient trop coûteuses pour eux (…) Elles mettront sur les routes près de 100 millions de véhicules supplémentaires, hautement polluants, qui rouleront pendant des dizaines d’années »

– Anna Krajinska, de l’ONG Transport&Environment

« Les délais sont trop courts, les conditions sont trop larges : chez Renault, elles pourraient conduire à la fermeture de quatre usines à court terme »

– Luca de Meo, patron de Renault et président de l’Association des constructeurs automobiles européens

Pourquoi la norme Euro 7 est importante ?

Les constructeurs doivent suivre les normes pour pénétrer sur le marché européen. Ils adaptent donc leurs véhicules à ces règles qui figurent parmi les plus contraignantes au monde.

Mais cette norme Euro 7 aura des effets bien au-delà de notre continent. D’autres grands marchés mondiaux comme le Brésil, l’Inde, la Chine ou l’Australie basent leurs propres règles sur les standards définis en Europe.

En clair, l’Europe va donner le tempo pour les émissions de polluants de nos véhicules de demain.

A lire sur Le Mag Gueudet : 

WLTP : comment fonctionne la nouvelle norme ?

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