Voitures autonomes : où en est-on en 2023 ?
Le point sur les technologies, la réglementation et les avancées de la voiture autonome.
Arrivera-t-elle bientôt sur nos routes ? Depuis une décennie, la voiture autonome ne cesse d’alimenter les médias avec ses promesses et ses couacs parfois inquiétants. Pour l’heure, l’idée de rouler de Lille à Marseille « sans les mains » demeure de l’ordre de la science-fiction. Mais cela n’empêche pas la technologie d’avancer rapidement… et de déjà avoir un impact sur les véhicules commercialisés dès aujourd’hui.
Les 5 niveaux d’autonomie
En 2014, la Society of Automotive Engineer (société des ingénieurs automobiles) a défini six niveaux d’autonomie pour un véhicule. Ils servent aujourd’hui de référence mondiale sur la question. Voici dans le détail les implications de chaque échelle… et le niveau technologique aujourd’hui atteint.
Niveau 0
La voiture de toujours. Vous conduisez.
Niveau 1
La voiture peut accélérer/freiner OU tourner sans intervention humaine, mais elle ne prend pas de décision seule. Il s’agit d’aides à la conduite humaine.
Exemple : régulateur adaptatif (la voiture ralentit en fonction de la vitesse du véhicule devant elle) ou maintien sur la voie (la voiture donne un coup de volant pour éviter que vous ne sortiez de votre « couloir »).
Où en est-on ? De nombreux véhicules actuellement commercialisés proposent ces équipements en série.
Niveau 2
La voiture peut contrôler la vitesse, le freinage ou la direction, mais les mains du conducteur ou de la conductrice doivent rester sur le volant.
Exemple : sur ordre du conducteur, le véhicule tourne et double un camion (ex : l’Autopilot de Tesla dans sa version européenne) ou bien se gare tout seul.
Où en est-on ? Ces options arrivent sur un nombre croissant de véhicules commercialisés.
Niveau 3
Dans certaines conditions, la voiture peut rouler sans que la personne au volant n’intervienne. Elle peut alors lire le journal, mais doit être en mesure de reprendre les commandes rapidement.
Exemple : la voiture roule sans intervention dans un embouteillage sur une voie rapide
Où en est-on ? Mercedes propose une conduite « sans les mains » sur des véhicules de prestige sous certaines conditions. On est ici au maximum légal (en Europe) autorisé en dehors des véhicules expérimentaux.
Niveau 4
Ici, le spectre des situations où le véhicule prend seul ses décisions s’élargit. Il doit pouvoir s’arrêter en cas de problème ou de réaction « humaine » jugée inadaptée.
Exemple : une voiture capable de rouler sur autoroute sans intervention humaine et de s’arrêter sans danger en cas de problème
Où en est-on ? Les premières expérimentations sont en cours. L’entreprise française Navya exploite des minibus sans conducteur opérant au niveau 4 aux Etats-Unis, mais aussi… à Châteauroux (Indre). Le géant chinois Baidu a présenté l’an dernier un taxi autonome du même type. Waymo (Google) opère quelques véhicules fonctionnant sans conducteur.
Niveau 5
Ici, le véhicule est capable de rouler seul dans toutes les situations.
Exemple : un robot-taxi capable d’emmener ses clients n’importe où, en ville comme à la campagne.
Où en est-on ? Nous n’y sommes pas encore…
Ce qui est légal aujourd’hui
La réglementation dans l’Hexagone a récemment évolué. En France, un décret publié le 22 juillet 2022 autorise la circulation des « véhicules à délégation de conduite » correspondant au niveau 3. Ici, la voiture est capable de virer, accélérer et freiner sans intervention humaine, par exemple dans un embouteillage sur une voie rapide. Le conducteur ou la conductrice doit pouvoir reprendre les commandes rapidement.
De surcroît, le texte encadre très sévèrement l’usage de ce système, en le restreignant aux voies sans piétons ni cyclistes ou en limitant le contrôle automatisé de la direction, de l’accélérateur ou des freins à 60 km/h. Aujourd’hui, seule la marque Mercedes commercialise un tel système, en option, sur ses véhicules les plus prestigieux (et coûteux).
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